Le bout du tunnel ?
Par Samir CHAOUKI Les Echos .
Mardi, 26 Février 2013 09:27
On ne s'y attendait pas, mais cela est bel et bien arrivé. Ainsi, les IDE nous ont réservé une double surprise. D'abord, en dépit de la crise mondiale, les IDE ont atteint 8MMDH, avec une progression de 28% sur une année. C'est un niveau satisfaisant et qui réconforte le leadership régional du Maroc. Ensuite, ce résultat est le fait d'IDE industriels qui, du coup, surclassent les investissements dans l'immobilier, dont les prix ont développé une bulle qui le met en stand-by et les Télécoms et banques dont aucune opération de privatisation n’a été lancée durant l’exercice écoulé. Plusieurs enseignements sont donc à tirer de cette donne.
Force est de constater que la stratégie d'encouragement des niches à forte valeur ajoutée, menée par des secteurs tels que l'aéronautique et l'automobile, commence à payer. Il faut en effet investir sur la valeur ajoutée, le maillon faible de l'économie nationale, pour créer de la richesse, améliorer le niveau de croissance et rendre l'économie mieux immunisée. Le gouvernement a un rôle crucial à jouer pour pérenniser cette dynamique. Les promesses du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane et les engagements du ministres de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Aâmara, doivent trouver écho sur le terrain et vite. L'efficacité à cet égard pourrait être synonyme de gain de points en matière de compétitivité, le parent pauvre de l'entreprise marocaine, notamment dans l'industrie. Il s'agit bien de profiter de cette «éclaircie» conjoncturelle pour mieux travailler les fondamentaux structurels. Le Maroc, ayant besoin de plus de postes d'emploi, devrait se fixer comme objectif la création d'une véritable politique industrielle, qui mettrait le Maroc en pole position régionale et à même de saisir les opportunités de business Sud-Sud. Aujourd'hui, une opportunité s'offre à notre pays pour soigner sa compétitivité, en tendant la main à l'industrie qui a été, depuis longtemps, victime de secteurs certes capitalistiques en IDE, mais peu productifs en valeur ajoutée.